Comme nous l’avons vu dans l’article précédent, la curation consiste à rechercher sur le Web tous les documents pertinents sur une requête ou une thématique spécifique, les trier, organiser, classer, les mettre en page, avant de les partager. Cette pratique se déroule donc selon quatre étapes : la collecte des informations, la sélection et le tri, l’éditorialisation et le partage. Mais tout projet de curation nécessite de se poser, au préalable, quatre questions.
Quatre questions préalables au projet de curation
Un futur curateur doit commencer par se poser quatre questions :
Quel sera le sujet de ma curation ?
Il doit être déterminé en fonction des connaissances initiales et de l’intérêt pour le sujet à propos duquel on souhaite partager le résultat de ses recherches.
À qui s’adresse ma curation (grand public ou public ciblé) ?
Le choix du public influe sur la sélection des informations à partager.
À partir de quelles sources ?
Si la curation sert à montrer une expertise de son auteur dans un domaine, mieux vaut sélectionner des sources de confiance.
Combien de temps ?
Pratique chronophage, la curation nécessite de déterminer si on l’envisage de façon continue ou temporaire, ainsi que le temps que l’on veut y consacrer chaque jour.
1. La collecte des informations
Pour identifier des contenus sur un sujet, il convient de :
- cerner le domaine : définir avec précision le sujet des recherches.
- dentifier les sources d’information pertinentes : rechercher les meilleurs auteurs sur le sujet (lectures, recherches, rencontres, échanges) et les acteurs (salons spécialisés, liste des intervenants, presse spécialisée) pour avoir une première liste de sources (à affiner).
- varier les sources de contenus : sites d’actualités, sites corporate, blogs, flux RSS, alertes Google, tweets, listes Twitter, pages Facebook, flux médias (images, audio, vidéo…).
2. La sélection et le tri des informations
Suivre de nombreuses sources d’information nécessite de l’organisation. Vous pouvez faire des dossiers dans votre boite mail en fonction de l’expéditeur ou du sujet. Il convient ensuite de filtrer les contenus pour éliminer les spams, fausses informations, contenus redondants ou de mauvaise qualité. Le filtrage peut être global ou spécifique à chaque source, manuel ou automatique.
La sélection des informations doit se faire sur la pertinence des contenus par rapport au sujet et au public visé. Mais il faut aussi savoir rester réceptif et ouvert. S’il s’agit d’une republication, sélectionnez la source originale. Pensez à vérifier la validité du lien en cliquant dessus. Puis, classez et archivez les contenus pour leur réutilisation.
3. L’éditorialisation
Cette phase fait la différence entre une simple republication et la curation. L’éditorialisation permet d’ajouter de la valeur et du sens au contenu initial, tout en confortant l’expertise du curateur. Elle consiste à commenter par l’ajout d’une introduction ou d’un résumé, annoter les erreurs, modifier la forme, contextualiser à l’aide de mots-clés ou en classant les informations dans des catégories, créditer les auteurs, ajouter votre propre perspective ou opinion.
4. Le partage
Le partage permet de promouvoir son travail et se positionner comme expert. Il commence par le choix du canal de diffusion : réseaux sociaux, agrégateur de news, blog, newsletter, site, plate forme de curation… Pensez à vous présenter (mission, perspectives, informations personnelles) et à la mise en scène (choix de l’heure de publication, republications à intervalles réguliers si nécessaire).
Mais le partage ne s’arrête pas à la publication. L’intérêt réside aussi dans l’échange : répondre aux suggestions et retours des lecteurs, créer des synergies, collaborer. Enfin, pensez à améliorer votre curation en renouvelant les sources et en intégrant les retours.